Comment se former au maraîchage bio ? Christophe CAHU, formateur maraîchage bio au CFPPA de Coutances, invité de « Ensemble c’est mieux » sur France 3 Normandie, explique le métier de Maraîcher en agriculture biologique et présente l’offre de formation. Son intervention fait suite au portrait de Céline Renard, maraîchère bio depuis 20 ans qui elle a appris le métier « sur le tas ».
Se former en maraîchage biologique au CFPPA de Coutances : - Le Brevet Professionnel (BPREA) pour s'installer. - Une formation à distance pour appréhender les divers aspects du métier. - Une formation courte : "Transformer la production maraîchère de l'exploitation".
France 3 : Christophe CAHU, pour faire ce beau métier passionnant, par quelle formation faut-il passer, elle dure combien de temps ?
Christophe CAHU : Pour se former en maraîchage il y a plusieurs possibilités, soit vous commencez en formation initiale par la voie du lycée, BAC, BTS agricole ou par l’apprentissage dans un CFA agricole. Cela peut passer aussi par la voie adulte dans un CFPPA via un BPREA.
France 3 : Il y a 1200 heures de formations à peu-près c’est cela ?
Christophe CAHU : Pour le BPREA formation adulte oui, sur notre CFPPA à Coutances, 1200 heures sur l’année avec 11 semaines de stages.
France 3 : C’est modulable en fonction de quoi ?
Christophe CAHU : En fonction du parcours initial des personnes. Ceux qui ont un niveau de formation élevé ont certains modules en moins. Ensuite nous essayons d’avoir un rythme en lien avec le terrain, avec des stages réguliers sur l’année au fil des saisons.
France 3 : La formation c’est pour s’installer sur une exploitation ou pour créer la sienne ?
Christophe CAHU : Cela peut-être les deux. Cela peut être en vue de la « reprise » mais les personnes que nous accueillons sont essentiellement non issus du milieu agricole, pour cette raison elles ont tout à créer, trouver le foncier, monter l’entreprise, trouver les débouchés…
France 3 : C’est facile de trouver des stages ?
Christophe CAHU : Il y a de plus en plus de maraîchers installés, cela crée de la demande de stagiaires et de main d’oeuvre. En région Normandie aujourd’hui c’est assez facile.
France 3 : Dans le titre du diplôme on dit : « maraîcher bio », alors « bio » ça correspond à quoi ? Et comment peut-on dire qu’on est maraîcher bio finalement ?
Christophe CAHU : Toutes les personnes que nous accueillons ont des projets et des idées assez avancés sur l’écologie, pour cette raison l’entrée « bio » est vraiment importante. Il s’agit de se former en maraîchage pour produire des légumes de saison, locaux, bons, sans trop d’incidence sur le milieu, sur l’environnement. Certains vont chercher à se certifier avec une labellisation bio. Il faut suivre un cahier des charges, ne pas utiliser des produits chimiques de synthèse, gérer la fertilité du sol…
France 3 : Est-ce que cela correspond aux critères ensuite qui permettent d’affirmer qu’un produit est bio ou non ?
Christophe CAHU : Oui, cela revient à ces critères.
France 3 : Pour vous qui êtes formateur, quelle sont les qualités requises pour faire ce métier ?
Christophe CAHU : Il faut vouloir travailler dehors car il ne fait pas toujours très chaud, il faut être courageux, il faut aimer le contact avec le public si on veut faire de la vente directe et puis il va falloir prendre le temps de se former car c’est un métier complexe. Le maraîcher bio est polytechnicien. Il maîtrise la production, l’agronomie, la gestion d’entreprise, la commercialisation, les itinéraires techniques… C’est compliqué mais passionnant.
France 3 : Il y a des aides à l’installation après ?
Christophe CAHU : Oui, pour les jeunes agriculteurs en dessous de 40 ans et maintenant en Normandie, une aide régionale pour les plus de 40 ans qui n’ont pas le parcours classique « jeune agriculteur ».
France 3 : Et la question qu’on se pose : est-ce qu’il y a du boulot à la clé après ?
Christophe CAHU : Il y a du boulot. Beaucoup font 1 à 3 ans de salariat pour se former. Vous pouvez passer aussi par une couveuse agricole. A Coutances nous travaillons avec l’Espace Test Biopousse qui permet de se former comme dans une pépinière et de s’installer avec moins de risques.
Les aides à l'installation : Informations sur le site Produire Bio en Normandie. Le point accueil installation de la Chambre d'Agriculture.